Les petites cases

Il est bien connu que nous avons des cases dans notre tête. La preuve en est que quand on estime qu’il manque une case à quelqu’un, on ne manque pas de lui dire !

Organiser ses propres cases, s’en servir comme un outil de gestion du quotidien, c’est vraiment utile dans la gestion des soucis. Cela peut aussi s’apparenter à se servir de son sens de l’abstraction, mais je trouve que les cases, c’est plus imagé et plus parlant.

Et dans notre tête, nous avons 2 cases principales qu’il faut dissocier : celle des choses qui nous concerne et nous touche, et celle qui nous concerne moins et ont moins d’impacts émotionnels.

L’idée est d’apprendre à passer de l’une à l’autre, selon la situation.

Pour illustrer l’utilité, imaginez 2 situations :

-d’un coté, vous devez vous occuper du problème de votre enfant, un problème qui peut avoir des retombées sur le reste de sa vie. Ce problème a des solutions moyennant certaines démarches, mais cela vous inquiète, vous touche, vous angoisse même car si vous n’y arrivez pas, c’est votre enfant qui en subira les conséquences. Non seulement vous culpabiliserez mais en plus vous serez malheureux pour lui.

-d’un autre coté, un enfant qui n’est pas le vôtre a le même problème. C’est vous qui devez résoudre cette difficulté mais cela vous touche moins émotionnellement, peut-être parce que c’est l’enfant d’une amie, ou que c’est dans votre cadre professionnel. Vous avez néanmoins cette responsabilité et c’est important, vous êtes très impliqué dans cette mission.

Est-ce que vous pensez que vous résoudrez moins bien le problème du 2^ème enfant que du premier, le vôtre ?

Il est fort probable que non : non seulement dans les deux cas, vous développerez l’énergie nécessaire pour mener les démarches menant à la solution, mais il est également fort possible que vous ayez les idées plus claires dans le 2ème cas, et que votre action soit plus efficace pour moins d’énergie.

Est-ce que le souci que vous allez vous faire dans le 1^er cas va apporter des solutions en plus ?

Probablement non.

Lorsque vous êtes face à un problème à résoudre, un problème qui vous touche, vous avez tout intérêt à libérer le problème de sa charge émotionnelle, comme si cela ne vous touchait pas. Vous en deviendrez beaucoup plus efficace et libéré.

Comment faire ?

C’est une petite gymnastique d’esprit où il est question de jongler avec ses propres petites cases : transférer le problème dans la case non-émotionnelle de votre cerveau et faire comme si ce problème concernait quelque chose qui ne vous touche pas.

Cela ne vous rendra pas insensible, égoïste ou sans-cœur, puisque vous ferez tout ce qui est nécessaire. Mais sans angoisse. Vous garderez toute votre énergie et il sera temps de repartir sur une attitude émotionnelle lorsque vous pourrez vous féliciter d’avoir résolu le problème, mais ça sera de l’émotion positive !